Les interrogations demeurent depuis longtemps sur la désaffection des électeurs pour les urnes.
Il en va de même pour toute autre question de la vie de la société en général.
Certes, les élections sont un des moments les plus animés de la vie sociale. Mais, d’autres moments cristallisent dans une moindre mesure notre quotidien comme par exemple les mouvements sociaux dans la rue, dans les institutions, dans les entreprises.
Ces moments marquent par leur importance,1996, 1997, 2001, 2008, 2017 sont autant de dates où il n’a pas s’agit d’élections mais de mobilisations fortes.
En 2017, jusqu’à cinquante mille personnes se sont ainsi manifestées pour la chose publique. Depuis la même année, ce n’est même pas à chaque fois plus de la moitié de ce chiffre que nous avons compté dans les urnes des différentes élections au suffrage universel.
Ainsi, affirmer que la chose publique voire politique n’intéresse pas ou plus, mérite à la lumière de l’histoire récente, d’être nuancer.
Ce ne sont pas les enjeux de l’intérêt général qui posent problème, ce n’est pas la chose publique qui est en défiance,mais bien au contraire, ce sont les pratiques de la politique.
Il convient alors de bien différencier la politique des pratiques politiciennes. Il convient de remarquer que la politique intéresse, mais que les pratiques politiciennes découragent et dénaturent la « politique » qui à pour objectif le bien de la cité.
Alors, qu’en est-il de cette désaffection des urnes?
D’un simple avis citoyen, cette désaffection est le fruit d’une croyance ferme que la classe politique, le discours politique,les projets politiques ne sont que des reflets d’ambitions personnelles et individualistes.
Quand des milliers de personnes se mobilisent pour une revendication pour plus de sécurité en Guyane alors pourquoi ne se mobilisent-elles pas pour le même sujet dans les urnes?
La politique politicienne n’aurait donc pour objectif que son propre accaparement du pouvoir. Elle n’aurait donc aucunes motivations visant à servir l’intérêt général, mais au contraire, elle aurait pour objectif de se satisfaire elle-même.
Elle ne viserait donc d’aucune façon à satisfaire l’essentiel : les intérêts du peuple,des citoyens et de la société.
Cependant, tous, autant que nous sommes, nous sommes attentifs à ce que ce qui est essentiel pour nous et que cet essentiel soit toujours sauvegardé, préservé de tous dangers et parfois de tous changements.
Nos essentiels sont donc au centre de nos préoccupations. Et si nos essentiels ne sont pas pris en compte alors soit nous nous retrouvons nombreux dans les rues, soit nous désertons les bureaux de vote ou encore nous allons voter pour les seuls qui promettent de s’occuper de notre essentiel.
Ces élus et ces candidats sont motivés par l’envie de capter la confiance pour s’occuper de chacun de nos essentiels sans avoir à s’occuper de l’essentiel que nous avons en commun.
Leur préoccupation est de gagner le pouvoir en divisant et en séparant ce qui est essentiel pour vous de ce qui est essentiel pour nous tous ensembles.
Leur pratique politicienne se fonde sur cet objectif : « diviser pour régner » ; Il savent que l’électeur se préoccupe souvent de lui, de sa vie et de son individualité ; alors, ils proposent ce que l’électeur aime entendre ce qui le rassure et ce qui lui assure surtout que son essentiel ne changera pas.
Alors,qu’en est-il de nos aspirations à faire en commun, à devenir un seul bloc, devenir une seule Guyane?
C’est une autre interrogation qui demeure.
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