La légitimité ne fait pas le moine
- Rudy STEPHENSON
- 30 juil.
- 3 min de lecture

À l’heure où la classe politique guyanaise se dissout lentement mais sûrement dans une indignité historique à force d’absence d’honneur, de valeur, de moralité et de courage, l’intérêt général est plus que jamais mis au rébus par ceux qui ont le pouvoir d’agir.
Le récente manipulation gouvernementale, dont certains de ces grands élus ont bien compris les enjeux pour l’État, est quasiment une totale réussite.
1- L’unanimité
Le président de la République et l’actuel ministre des outremers, comme ceux d’avant, ont pourtant répété avec insistance que l’une des conditions pour avancer dans les discussions autour d’un projet pour un changement statutaire était toujours et encore : l’unanimité des élus.
Unanimité pour pouvoir discuter et travailler sur le projet qui n’a pas présidé à cette rencontre ce mercredi 31 juillet entre le ministre et un groupe de représentants élus s’auto-désignant comme « une délégation guyanaise ».
Mais, peu importe, plus l’unanimité divise mieux ce sera. Donc avançons et mettons en place cet agenda puisque ces élus guyanais le veulent à n’importe quel prix.
2- Les égos et les petites ambitions personnelles
La Guyane se trouve une fois de plus prise en otage pour servir de monnaie d’échange pour satisfaire la postérité de certains élus.
Il ne s’agit plus que de réussir là où d’autres ont échoué.
Certains de ces élus se sont ainsi persuadés qu’il faut par n’importe quel moyen obtenir ce que l’État n’accordera jamais : l’autonomie !
Car, en vérité, ce qui est simple à comprendre c’est que l’autonomie est le contraire absolu à toutes formes de dépendances.
Il est totalement impossible d’être autonome dans une relation de dépendance, cette vérité universelle clôt toute possibilité de débattre.
Alors, les seules motivations valables ne peuvent être que celles des ambitions personnelles de certains élus qui ont depuis longtemps choisi de se servir plutôt que de servir.
3- Et la voix du peuple
Mais, que demandent donc tous les habitants de la Guyane ?
Qui donc leur pose à eux la question ?
Qui pour entendre ce qu’ils expriment chacun dans leur réalité de vie ?
Comme en 2010, lors des referendums pour le premier changement statutaire, certains élus aujourd’hui à Paris ont tout simplement oublié que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.
Ceux là l, comme leur prédécesseur, ont tout simplement décidé que les guyanais n’étaient soit pas prêts, soit trop peu intelligents pour savoir ce qui est bon pour eux.
Alors, ils se sont assis à la table d’un ministre dont ils dépendent pour se mettre d’accord sur une démarche et un projet, pour ensuite seulement consulter les seuls concernés par ce processus d’évolution ou de stagnation.
Le gouvernement n’en demandait certainement pas autant.
4- Chronique d’un échec annoncé
Pas très compliqué à sentir ce qui peut arriver si très hypothétiquement ce processus venait à se conclure par une consultation populaire.
Ce sera Non très probablement et ce qui serait tout à fait logique.
Car, la légitimité des élus est tellement dévoyé qu’elle n’a plus aucune caution aux yeux de 60% des électeurs depuis plus de 20 ans en Guyane.
Qu’un élu soit légitime parce qu’élu, oui cela a du sens, et même, est très sécurisant pour la paix sociale et le développement de notre territoire.
Que ces élus, qui insistent pour creuser le fossé entre eux et leur population au nom de leur de leur ego, de leur ambition et de leur vanité, alors oui, ils attestent par eux mêmes ne plus être digne de cette même légitimité.
La Guyane est ainsi a un nouveau tournant de son histoire politique.
Le débat sur le changement de statut n’est que le prétexte pour un changement de grande ampleur qui doit aboutir localement.
Il ne peut y avoir de changement sans changer.
Et ce changement fera toujours peur à Paris tout autant qu’il fait peur en Guyane.
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