Se présenter face aux électeurs, c’est se présenter : « soit tel que l’on est », « soit selon ce que l’on pense que l’électeur pense » ou « soit en s’oubliant soi-même au profit d’une cause qui nous dépasse ».
Il est dès lors plus facile d’analyser les postures et les discours de ceux qui briguent des mandats électifs en fonction de ses trois critères.
« Ceux qui se présente face aux électeurs tels qu’ils sont », campent dans une attitude qui consiste à ce que tout ce qu’ils peuvent proposer tourne autour de leur personnalité, de leurs idées et de leurs avis. Ils ont rarement tort et s’imposent comme étant la voie unique et « LA » solution à tous les problèmes. Pour eux, le pouvoir ne se délèguent pas et donc ils surveillent, méprisent, parfois humilient tous ceux qui les entourent, même les membres de leur propre équipe.
« Ceux qui se présentent face aux électeurs en fonction de ce qu’ils pensent que l’électeur pense », ceux-là se caractérisent par une habileté rare à surfer sur la vague, à manipuler et à promettre tout et n’importe quoi. Leur soif de pouvoir est justifiée sans cesse par le fait qu’ils vous persuadent qu’ils sont les seuls à comprendre ce que pense le peuple et bien sûr et surtout les électeurs. Alors, quoi de plus simple que leur accorder votre confiance car savoir ce que pense le peuple est une valeur sûre!
Enfin, « ceux qui s’oublient eux-mêmes au service d’une cause plus grande qu’eux » et ne se présentent pas eux, face aux électeurs, mais présentent leur idéal. Ils sont plus rares et plus difficiles à comprendre.
Dans le monde dans lequel nous vivons, comment d'ailleurs comprendre que quelqu’un puisse placer une cause ou un idéal au-dessus de lui-même ?! Plus encore que sa vie ou que la vie des autres.
Ils sont souvent caricaturés, raillés, et marginalisés, mais quoiqu’il arrive, ils vont au bout de leur logique.
Si on peut comprendre les motivations et les ambitions de ceux qui veulent être élus ?
Qu’en est-il des besoins et des attentes exprimés par ceux qui votent et plus généralement par l’ensemble de la population ?
Ces deux questions sont fondamentales et elles illustrent le fossé entre ce qu’exprime la population et ce que propose la classe politique élue ou celle qui veut l’être.
Pour illustration, rajoutons le cas de ceux qui sont élus et qui fonctionnent selon l’un des trois critères au minimum.
Il y a le cas de l’élu des suffrages qui se prend pour l’élu divin.
Celui-là est un cas particulier dont le comportement porte des conséquences qui peuvent être graves pour la démocratie.
Cet élu se prend pour le centre de tout et se considère incontournable. Il estime que le pouvoir c’est lui et que, certes s’il peut y avoir d’autres pouvoirs moins importants à exercer, ces pouvoirs aussi dépendent de lui.
Il mesure sa force et sa puissance en victoire électorale, il se positionne comme un roi ou un champion des batailles électorales, et selon lui, c’est à lui seul de décider qui doit devenir maire, député ou sénateur ou tout autre chose.
Il est sollicité en permanence, plus même, il est courtisé en toute circonstance. C'est pourquoi, pour lui, ce qui le caractérise ce n’est pas le bien de son action, mais, c’est d’être le seul à agir pour ce qu’il estime être le bien de tous.
Étant tout à la fois, il incarne la démocratie, la vie politique et la vie du peuple.
Alors, dans ce contexte, oui, les deux questions posées plus haut ont tout leur sens.
D’autant que, quand un changement est possible, ce changement est manipulé au point qu'il ne soit jamais une remise en cause des avantages et des pouvoirs en place.
Nous devons faire l’effort de comprendre pourquoi.
Je dirais que finalement le plus important n’est pas de rejeter la politique ou les politiques. Non, le plus important est de changer la politique. Comment ? Par la participation de tous sans exception aux élections et sans que cela ne soit une obligation, un service rendu, une réponse à des craintes ou des menaces, mais au contraire en toute liberté.
Le pouvoir qu’un candidat ou qu’un élu dans une élection peut croire comme étant le sien ne l’est que parce que les électeurs n’exercent pas leur droit à la liberté. Si nous, citoyens, électeurs, nous ne votons pas, nous donnons un pouvoir immérité à ceux qui votent : Celui de choisir à notre place.
Alors qu'au contraire, en votant tous, librement, nous exerçons une pression qui ferait plier n’importe quelle ambition ou manipulation politicienne.
À ce sujet, certains m’ont déjà demandé comment bien voter dans ce cas ? Comment faire le bon choix ?
Le seul bon choix possible, c’est celui de ce que vous vous pensez ! Celui de vos valeurs à vous.
En faisant ce que vous pensez être le meilleur pour vous et pour votre pays alors vous serez toujours sûrs de ne vous être jamais trompé.
Il n’est pas de pouvoir qui se donne mais que des pouvoirs qui se prennent dit-on dans la sphère politique, alors disons que le pouvoir qui est pris doit être payer à sa juste valeur.
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