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Qui es-tu ?

Identité guyanaise : Qui es-tu ?


Il y a des peuples amérindiens et des peuples noirs en Guyane qui n’ont jamais cherché à asservir cette terre :

Ces peuples sont ceux qui lui rendent un hommage séculaire rempli de respect et de reconnaissance. 

Ils sont ceux qui ont choisi la Guyane comme identité et non pas comme opportunité. 

Ces deux peuples ont su accueillir d’autres après eux en faisant fi de leurs propres souffrances. 


C’est une vérité qui doit désormais être installée comme essentielle et préalable à toute autre analyse de notre situation actuelle. 


Il y a des peuples certes, mais, il y a une seule Guyane, une seule terre ; et ceux qui veulent être dignes de naître, vivre et mourir sur cette terre sont guyanais avant tout. 


Qui suis-je ? 


Être guyanais c’est reconnaître que cette terre ne peut appartenir ni aux premiers ni aux derniers, mais seulement à ceux qui sont dignes de la Guyane. 


Être guyanais, c’est affirmer que la Guyane est une terre amérindienne, peuplée par des descendants amérindiens et noirs déportés d’Afrique. 

C’est aussi affirmer que la Guyane est une terre amazonienne. La Guyane n’est pas une terre africaine. 

Elle n’est pas une terre européenne et française. 

Dans notre histoire consciente, celle qui prévaut car attestée par les témoignages et la tradition orale, la Guyane est une terre qui accorde sa propre nationalité. 


Être guyanais par définition c’est être de ceux qui ont servi et non pas ceux qui ont asservi cette terre. 

C’est pourquoi, le colon blanc ne peut pas être guyanais (et n’a jamais voulu l’être), il est resté et reste français. 


Une seule terre, un seul peuple. 


La Guyane n’est pas une mosaïque territoriale. Elle est un tout homogène et harmonieux. 


C’est la Guyane qui est l’origine des cultures et des coutumes, c’est bien elle qui les inspire, et non pas l’inverse. 

En somme, ce ne sont pas les hommes qui font la terre, mais bien la terre qui façonne les hommes. 


Voilà donc où se trouve l’identité guyanaise : dans ce que cette terre a fait de chacun de nous. Certainement pas dans ce que nous avons fait ici et voulons faire d’elle. 


Être guyanais c’est ainsi se nourrir des saveurs particulières des produits de cette terre, s’aguerrir de ses richesses naturelles, grandir de la sécurité de sa géographie.


Être guyanais c’est être accueillant parce que la terre de Guyane est accueillante. 

N’y a t’il pas toujours de la place pour tous et pour tous les rêves ici ?


Car, c’est la terre qui fonde les nations et les enfants nés de cette terre fondent quant à eux les peuples. Et non pas l’inverse. 


Il n’y a donc pas de débat dans le cœur de ceux qui sont guyanais. Ils sont guyanais !


Qui sommes-nous ?


C’est pourquoi sont guyanais ceux qui ne se posent plus la question de qui ils sont. L’identité n’est pas un débat c’est un état. 

Notamment, pour les guyanais qui ne ressentent guère le besoin de chercher dans les méandres de la colonisation des origines diverses. 


Un peuple est l’ensemble de ceux qui se sont trouvés et ne se cherchent plus. L’ensemble de ceux qui se connaissent et se reconnaissent dans leurs particularités. 


Aussi, le peuple guyanais existe même s’il est divers. 

Il n’y a que ceux qui sont perdus sans identité d’eux mêmes qui continueront de chercher à être autrement que guyanais. 

Le reste, c’est le peuple de Guyane. 


Que cessent donc nos débats. 

Débattre pour tomber d’accord ? D’accord sur quoi ? D'accord avec qui ?

Sur le fait de savoir si nous sommes ou pas guyanais ou encore de qui est ou pas guyanais, et qui d’entre nous est légitime ou pas de l’être ?


Jamais aucun de nous ne sera plus légitimes, seul le don de notre vie à cette terre rendra témoignage de notre fidélité et de notre légitimité. 


Cessons de débattre pour nous perdre encore et encore, mais battons-nous plutôt pour se raconter à nous mêmes comment nous sommes guyanais. 

Passons désormais du temps à affirmer notre réalité : nous sommes guyanais dès lors que nous sommes dignes de l’être. 


Voilà la conclusion de nos palabres et de tous ces combats pour reconnaître ce qui est évident. 


Tout le reste n’est que fuite en avant. 

N’est que confusion et dispersion face à la lourde tâche de nous regarder et admettre nos erreurs respectives. 

Celles d’avoir jouer le jeu ; le jeu d’une domination morbide. Le jeu d’arracher nos racines communes pour gagner un nom, une lignée, une réputation, une propriété, une fausse liberté et une identité par assimilation. 


Le seul temps qui compte, et qui est enfin arrivé, est celui du pardon et de la réconciliation des frères et des sœurs nés d’une seule et même mère, terre d’Amazonie en Amérique du Sud. 


Je serai pour ma part parmi les premiers à demander pardon aux générations actuelles au nom des  générations passées pour les souffrances infligées aux guyanais, mes frères et mes sœurs partout en Guyane. 


Et je demanderai la réconciliation des enfants de cette terre comme seul préalable à tout ce qui devra être fait pour le bien de notre pays, la Guyane. 


Alors, que chacun se sente à l’aise de faire ses propres choix. 


Mais, la Guyane mérite des fils et des filles qui ne souffrent plus de proclamer au monde sans honte mais avec fierté : « Je suis guyanais ! ».




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