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L’insulte, c’est vous 




En réthorique, la technique de « la projection » est couramment utilisée par les acteurs politiques. 

Cette technique consiste à attribuer à autrui des arguments que l'on utilise soi-même. Elle a pour but le plus souvent de détourner l'attention de ses propres défauts ou erreurs en les projetant sur l'autre.


Lors de sa visite officielle, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Gérald Darmanin, à plusieurs fois réagit face à la comparaison au retour du « bagne » en Guyane de son projet de quartier de Haute Sécurité de la nouvelle prison de St Laurent du Maroni. 


En rétorquant le même argument « parler du bagne…est une insulte à la république », le ministre a sur-employé cette technique réthorique. 


De quelle insulte parle t’on ?


Le bagne, contrairement aux déclarations de Gérald Darmanin, était bel et bien un système pénitentiaire français qui a été en activité de 1852 à 1953 en Guyane. 

Établi par Napoléon III pour accueillir les condamnés à des peines de travaux forcés et envoyés de la métropole, la bagne a marqué durablement l’histoire de la Guyane et aussi la conscience guyanaise. 

Dans l’expression du Garde des Sceaux, nous pouvons nous interroger sur la nature de l’insulte à la république. Une insulte qui est nourri par le sentiment non assumée d’une pratique carcérale inhumaine, violente et traumatisante. 

Le bagne a nuit à l’image de la France, pays des Droits de l’Homme, tout autant qu’il nuit encore aujourd’hui à l’image de la Guyane. 

Ce que semble ainsi considérer Gérald Darmanin, trop honteux de cette histoire de France. 

Le ministre a exprimé son émotion et son indignation face à l’expression d’une réalité historique. 

Oui, le système du bagne a été honteux et vouloir mettre en place un système équivalent plus de 75 ans après est bien plus qu’une insulte, mais au contraire, un affront à la république française. 


Pas un bagne mais un réponse au terrorisme 


Plus encore, s’il y a une insulte à révéler, c’est bien celle de la méthode de Gérald Darmanin. 

Aucune consultation préalable des responsables politiques locaux, une décision unilatérale imposée comme au bon vieux temps de la colonie, une annonce débordant de dédain et de mépris. 


Oui, il y a bien une insulte du ministre, celle de considérer que parce que la Guyane réclame à raison que l’État assume ses responsabilités, les guyanais devraient lui être reconnaissants à l’infini. 

Alors qu’il ne s’agit pas d’applaudir quand le gouvernement se décide à exercer ces compétences comme il se doit, mais de réclamer qu’il le fasse.

Du reste, ce qu’il y aurait à applaudir finalement, c’est le courage des élus qui se draperaient désormais dans un courage audacieux leur permettant de ne plus offrir l’occasion de se faire humilier par un ministre de la république. 


Aujourd’hui, la Guyane comprend l’inquiétude du gouvernement qui doivent lutter contre les risques terroristes en métropole. 

Seulement, à l’unisson semble t’il, toutes les forces vives du territoire exprime une exigence simple : plus de places de prison pour accueillir les délinquants condamnés pour leur délit en Guyane. 

C’est aussi ce pont qui insupporte notre ministre de la Justice. 


Qui pour finir, a trop vouloir user de techniques rhétoriques ou de stratégies de communication démagogiques, s’est totalement trompé. 

À croire que, soit il n’écoute personne, ou que personne autour de lui ne sait se faire entendre. 


Alors, oui que l’État construise cette nouvelle prison comme demandée par la population guyanaise et plus qu’aucun ministres ne tentent encore d’en faire un argument électoral pour les présidentielles. 

Et d’insulte, il n’en sera désormais plus question. 

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