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Rudy STEPHENSON

L’anormal  devenu normal : épisode 1

La définition de l’embouteillage routier est celle d’un « encombrement » des voies. 

Ce qui est finalement assez inspirant quand on tente d’analyser les raisons persistantes d’une situation anormale supportée comme normale par la plupart d’entre nous.

Non, ne pas pouvoir accéder à toutes les parties habitées du territoire n’est pas normal ! Tout comme prendre des heures pour s’y rendre et prendre part à la vie de la Cité. 


D’autant qu’une des missions du service public est d’assurer, entre autre, la libre circulation des biens et des personnes. 

C’est pourquoi quand le temps du bilan des politiques publiques arrive, les citoyens doivent se référer aux obligations remplies ou non par la puissance publique. 


Qu’en est-il de ce droit fondamental de pouvoir circuler librement en Guyane ?

Beaucoup savent répondre à cette question. Et la réponse ne vaut évidement que quand il existe des voies d’accès entre les destinations.


Très concrètement se déplacer dans l’Île de Cayenne peut prendre en moyenne entre 1 heure et 2 heures entre Tonate Macouria et Cayenne par exemple, soit presque 5 minutes par km. Cet "anormalité" ne doit plus être accepté comme NORMAL.


Des politiques publiques sans voies


Il y a au moins deux facteurs que doivent traiter les politiques publiques sur ce sujet. 

Premièrement, l’aménagement de voies de circulation, c’est la base. 

Et, la sécurité de circulation sur ces voies. 

Ces deux facteurs relèvent à la fois de choix techniques, mais aussi, de choix politiques fondés (normalement) sur une certaine vision de l’aménagement de ce territoire. 


Autant dire, que chaque kilomètres d’embouteillage est l’occasion de juger de l’action publique et des choix politiques qui sont opérés. 

Car c’est de la qualité et de l’intelligence de ces actions publiques et politiques que dépendent les moyens pour les citoyens d’exister pleinement revêtus de leur droit. 


Une autre question est relative au degré de tolérance des citoyens qui ont besoin de circuler librement. 

Jusqu’où est-il tolérable que cette liberté fondamentale soit bafouée ?

Quand et comment le citoyen peut-il s’élever et revendiquer légitiment d’être traité dans le respect qu’exige la constitution française ?


Il y a matière à débattre et peut être agir collectivement pour dire son point de vue et son refus des "embouteillages" que certaines politiques publiques entretiennent. 

À l'heure où il est de moins en moins accepté que les responsables politiques et institutionnels se confondent en excuses, à l'heure où, les citoyens réclament des actes, il faudra bien que le "peuple"soit entendu pour peu qu'il se fasse entendre.


L’embouteillage du "Faire Peuple" 


Toujours est-il que se déplacer, se rejoindre les uns les autres, se parler et se visiter, bref se connaître partout et en tout temps en Guyane ; est essentiel pour répondre au besoin de cohésion du territoire. 


Vivre tous les jours des embouteillages routiers qui s’aggravent est bien évidemment énervant. Mais, cela peut être l’occasion de poser à nouveau les bonnes questions sur l’avenir que nous souhaitons collectivement pour la Guyane. 


Ce temps passé sur nos routes, doit nous faire réfléchir car ce n’est certainement pas un sujet si anodin que cela. 

Parce que finalement le temps que nous passons sur les routes embouteillées est un temps que nous ne passons à être ensemble à construire ce pays. 



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1 Comment


MARYSE
MARYSE
Oct 06

Je complète la dernière phrase de ce texte en disant que ce temps trop long sur les routes est aussi un frein dans le lien social et familial : on réfléchit à 2 fois avant de prendre la route pour rendre visite aux parents, aux amis! Une des causes de l'isolement de nombreuses personnes !!!

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