La collectivité majeure, la Collectivité Territoriale de Guyane, en 2015 est mise en place pour exercer au moins 18 compétences. Dans le statut actuel du département de la Guyane (article 73 de la constitution), ces compétences ne sont et ne peuvent être que des compétences "administratives" différentes des compétences de l'Etat (compétences régaliennes : édicter les lois, appliquer la justice, garder l'intégrité territoriale etc.).
En réalité ces compétences font partie du champs du possible, en clair, de ce que peut et doit faire la CTG sur le territoire guyanais : aménager le territoire (routes, équipements collectifs), construire des établissements scolaires (lycées, collèges), assurer le transport urbain, gérer les fonds européens et soutenir le développement économique, agir en faveur de la santé et dans le domaine social et l'enfance (centres de santé, structures d'assistance sociale, crèches), animer l'offre de formation professionnelle et universitaire, animer l'action culturelle et sportive et gérer le patrimoine architectural entre autre.
C'est tout simplement ce que tout exécutif de la collectivité, quel qu'il soit, doit mettre en œuvre en terme de politique territoriale. C'est d'abord sur la réalisation ou non de ces compétences qu'un exécutif est jugé, à la fois par les service de l'Etat pour le compte de qui il agit et aussi par les administrés à qui il doit assurer que ces compétences une fois correctement assumées leur apporte ce dont ils ont besoin.
C'est pourquoi l'enjeu pour l'Etat est de faire en sorte que ces compétences qu'il a décidé de donner ne soient pas mis en défaillance et correspondent à ce que lui il souhaite sur tout le territoire national.
C'est aussi pourquoi l'enjeu pour la population est de bien saisir l'intérêt d'éviter toute confusion entre la volonté politique affichée par un exécutif (ou des candidats à la gestion de la collectivité demain) et les missions obligatoires des élus en charge de la CTG.
Nous pourrions même aller jusqu'à penser qu'il est nul besoin de grands discours et de communication tapageuse car être élu à la CTG dans les textes c'est exécuter des compétences que parfois le territoire n'a même pas choisi.
Pour autant, il faut d'abord comprendre qu'il y a donc bien des actions qui sont permises et possibles pour faire dans l'intérêt général. Ensuite, néanmoins, s'élever contre l'idée que cela est suffisant pour le bien de tous les guyanais partout en Guyane.
Face à ce qui est possible aujourd'hui de réaliser avec les compétences actuelles de la CTG, certains défendent l'idée que le problème n'est pas lié aux compétences mais aux moyens de les exercer. De ce fait, ce qui est normalement possible devient d'un coup impossible même à envisager.
Alors, désormais, une seule chose devient essentiel en tout premier lieu.
Celle d'une volonté politique réelle de combattre l'impossible et de réaliser le possible.
Pour ma part, le possible dépasse largement le champ des compétences attribuées par l'Etat à la CTG.
Le possible réside d'abord dans notre réalité guyanaise que tout le monde détaille depuis des années mais que peu osent en faire l'unique base de la gestion de la collectivité majeure.
Le possible c'est le territoire guyanais et tous ceux qui y vivent pour se sentir enfant de ce territoire.
Le possible ce sont l'histoire, la culture, l'éducation guyanaise.
Certes, les partisans de l'impossible vous diront comme d'habitude qu'il n'y a pas une histoire, une culture ou une éducation guyanaise, ils vous parleront de richesse communautaire, de diversité culturelle, de modes de vie différents etc.
Car, pour défendre l'impossible il faut justifier par tous les moyens l'impossible.
Ils vous diront que la France ne donne pas les moyens, que les collectivités n'ont pas d'argent, que le cadre n'est pas adapté, et ils continueront de fleurir la tombe de toutes les belles initiatives qui tentent sans cesse de démontrer que la Guyane ne se résume pas au budget des collectivités.
Alors, s'il faut être inconscient ou fou de penser le contraire, je choisi d'être inconscient et fou car ma conviction est faite que partout en Guyane nous pouvons faire par nous-mêmes : produire pour se nourrir, développer pour enrichir les budgets des communes et de la CTG, instruire pour atteindre des objectifs guyanais d'abord en matière d'excellence.
Le principal programme politique qui compte dans notre urgence est bel et bien celui de combattre l'impossible et réaliser le possible.
C'est tout l'enjeu de la prochaine élection de 2021 pour la CTG.
C'est tout l'enjeu de toutes les décisions importantes qui doivent redonner confiance à la Guyane.
C'est en priorité ce que défendra la Liste Guyane.

Je partage votre analyse entiérement ainsi que la démarche politique que souhaitez entreprendre pour qu'enfin la guyane puisse entrevoir un horizon nouveau et riche.
Merci de cette contribution. Penser au changement et au renouvellement de l’approche politique doit aussi se déterminer à partir de moments bien distincts mais tous essentiels. D’abord pour changer de politique il faut changer la vision politique. Et c’est très concret. On peut s’inscrire dans une approche technico-administrative certes mais aussi provoquer les changements par une approche purement politique en répondant aux questions fondamentales : que voulons nous? Et sommes nous prêts à sortir d’un système pour entrer dans un autre système?
En effet les collectivités territoriales ont des compétences qu'elles devraient assumer. Mais vous constatez comme moi je suppose que ces derniéres sont presque toutes à l'arrêt à l'image de Cayenne ville de Cayenne. Il est vrai que les moyens dont elles disposent sont loin d'être suffisants. Le soutien financier qu'apporte la CTG aux communes ne sert qu'à la publicité car pour passer du stade de l'autorisation de programme à celui du crédit de paiement il y tout un chemin à parcourir. Actuellement les collectivites n'ont pas la situation budgétaire leur permettant de mobiliser ni fonds européens ni subventions provenant de la CTG. Elles sont incapables de dégager dans leur budget respectif des marges de manouvre suffisantes. Question de savoir-faire selon…