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Rudy STEPHENSON

Élu d’un autre temps

Lors de ce salon des Maires de 2025 à Paris, nous avons eu une explication assez limpide des années où en Guyane un genre d’idéologie politique a su maintenir l’impuissance et l’inaction des collectivités territoriales à un niveau exceptionnel et unique en France.


Dans l'agitation des élus qui se sont déplacés à Paris cette semaine, il y en a un petit nombre à la tête duquel un en particulier s'illustre par des propos et une posture déconcertante.

Ce sénateur de Guyane dans une table ronde a donc expliquer qu’il regretterait amèrement l’époque (coloniale) qui a fait que la Guyane ne devait se contenter que d’écraser sa population et son activité économique sous le poids d’un impôt de survie pour les collectivités territoriales : le fameux Octroi de mer de Colbert.

En substance, même si l’octroi de mer participe à ce que les guyanais payent plus chers pour leur consommation, eh bien, ce n’est pas important pour cet élu.

Seul compte les finances des collectivités au diable les fins de mois difficiles de leurs administrés.

L’octroi de mer, qui finance le fonctionnement des collectivités territoriales et sans un centimes, ou presque, pour les grands investissements de service public dont la population a besoin, cet impôt de l’ère coloniale « ne peut pas être supprimé ». C’est ce qui a donc été clairement dit et exprimé.


Pourquoi se battre !?


Que ces collectivités soient incapables d’imposer à l’Etat qu’il assume de contribuer équitablement à leur budget de fonctionnement ne semble donc pas si grave. Ce n'est toujours pas une question fondamentale pour nos élus semble t'il !?

Sauf que s'agissant de l’Octroi de mer, seuls les consommateurs guyanais et ceux qui vivent en Guyane, le paye !

L’Etat, lui, en versant une dotation aux collectivités pour leur fonctionnement (et c’est à peu près tout) fait sa part et depuis des décennies, nos représentants élus n'ont trouvé ni de raisons, ni plus de courage pour imaginer un autre système.


Ainsi, grâce à ce genre de posture politique, vivre en Guyane, cela revient à payer l’impôt sur les revenus, l’impôt sur les sociétés, l’impôt sur le patrimoine foncier entre autre… au nom de l’effort national.

S’acquitter aussi, à chaque achat, de l’octroi de mer, c’est le petit PLUS local qui doit se faire au nom de l’effort régional, et surtout accrochons nous bien, au nom de la protection de la production locale.

C’est la cerise sur la gâteau fiscal !

Oui, ce sont bien les guyanais qui payent pour de leur porte monnaie pour protéger leur propre production locale !

Plus c’est gros, plus ça passe dit-on. Colbert le créateur de cet impôt colonial n’en aurait pas demandé autant.


Des élus hors sol ?


Nous pourrions être tenté de constater que ce discours est un simple et pathétique aveu d’incompétence politique et de soumission face à la puissance gouvernementale de la part d’un élu qui est élu depuis si longtemps. Ce serait plus simple.


Tout autant que nous pourrions nous dire que cet élu d’un autre temps, et d'autres avec lui, n’aurait pas grand chose à faire avec la vie chère ou les difficultés économiques de nos entreprises qui pourtant le soutiennent à demi mot.


Cependant, peut être est-il encore plus simple de comprendre que plus les guyanais sont en souffrance, plus les collectivités territoriales le seront, car à ne pas vouloir responsabiliser l’Etat qui se doit lui d’assurer la Liberté, l’Égalité et la Fraternité, ces élus sont déjà en échec. Ce que demande le peuple, c’est de l’équité, de la justice, du respect.

Ce que demande ce sénateur c’est l’argent du contribuable.


Gageons que le rêve un jour pour la Guyane de l'affirmation d’un élu du peuple, élu pour le peuple est encore éloigné.

Mais, gardons espoir que ce genre de discours n’aient plus d’écho suffisant pour permettre que la Guyane puisse connaître le développement qui lui est dû.



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